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INFO EAA - Renault conteste officiellement les affirmations de DUH

Evidemment, quand on touche un endroit sensible, les réactions ne se font pas attendre. Après notre article d'hier sur les révélations de la DUH, et la publication de cet article sur Twitter par notre journaliste Stanislas Racine, Renault (@renault_fr) a envoyé un tweet dans lequel elle mentionne une "contestation". Et publie par la même un - très court - communiqué de presse.

 

Publié le 25/11/2015 à 19:53. Mis à jour le 26/11/2015 à 11:27.

 

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L'article de la DUH commençait ainsi : "DUH publie les résultats épouvantables des mesures de gaz d'échappement d'un moteur Euro 6 du constructeur français Renault" par rapport à la limite des gaz  du NOx. "Lors de 5 tests sur ces moteurs, les émissions étaient de 13 à 25 fois plus élevées qu'autorisées". L'article dit aussi que "DUH a mené des tests sur d'autres véhicules allemands et étrangers". Lors de la parution de notre article - certes gênant - nous avions également expliqué pourquoi, selon Jürgen Resch, ces tests étaient "fiables" et que "Renault avait triché".

Ces anomalies auraient été détectées sur le modèle familial de la marque au losange lors de cinq tests distincts de type NEDC (New European Driving Cycle). Ils affirment en effet que les niveaux d'émissions de gaz d'échappement mesurés sont largement excessifs par rapport aux législations. L'université de Berne a remarqué ces irréguarités lors d'essais réalisés avec un moteur chaud, avec des valeurs dépassant de 13 à 25 fois la norme autorisée de 80mg/km. «Nous avons fait des tests avec la Renault Espace Diesel, car elle avait déjà dévoilé dans d'autres tests des niveaux réels d'émission effrayants. (...) Toutes les variations dans les conditions préalables des tests avec un moteur chaud au lieu de froid ont mené à des valeurs d'émissions, à des niveaux que nous n'avions encore jamais mesurés», a assuré Jürgen Resch, directeur de l'ONG, lors d'une conférence de presse à Berlin.

EcoAllAuto, hier.

Or, la parution de cet article n'a pas semblé faire plaisir à Renault, qui a séchement contesté l'ONG allemande, dans un communiqué de presse écrit hier soir.

- Renault rappelle qu’Espace, comme tous ses véhicules commercialisés, respecte les réglementations en vigueur

- Les procédures d’essai utilisées par l’Université de Berne ne sont pas toutes conformes à la réglementation européenne et présentent des variations importantes de résultats qui, comme indiqué dans le rapport, nécessitent « des mesures complémentaires » et ne sont donc pas conclusives

- Cependant, Renault met tout en œuvre pour comprendre le détail de ces résultats. D’autant plus qu’en août 2015, l’organisme allemand indépendant ADAC a testé le modèle Espace et publié que ce dernier respectait la norme.

Renault conteste les conclusions de l’association Deutsche Umwelthilfe sur les émissions polluantes d’Espace

Le communiqué tel qu'il était le 25 novembre 2015 (20:15).

Le communiqué tel qu'il était le 25 novembre 2015 (20:15).

Il n'empêche que l'action Renault a reculé à la Bourse hier matin :

L’action Renault accusait la plus forte baisse de l’indice CAC 40 mercredi matin à la Bourse de Paris, suite à la publication de l’association allemande. Le titre reculait de 2,3 % à 11h15 alors que le CAC 40 progressait de 1,2 %. « C’est passé inaperçu hier car l’ensemble du marché a baissé, mais tout le monde fait le lien avec Volkswagen », a commenté à l’AFP un trader en poste à Paris.

 

Là où Renault a (un peu) raison

Notre but n'étant pas de détruire ou de nuire à une marque particulière, nous ne pouvons - et ne devons - pas tirer de conclusions hâtives. Renault déclare que ces enquêtes ne sont "pas conclusives" et elle n'a pas tort. Cependant, son seul argument de défense est que l'université de Berne n'est "pas conforme à la réglementation européenne". Or, le scandale Volkswagen est bien apparu suite à une enquête d'un professeur d'université. Et est devenu mondial.

 

Bien que n'ayant pas forcément Renault dans le viseur, nous ne pouvons croire à un mensonge. Non, VW n'a pas menti seul. D'autres ont triché, d'autres ont abusé. Et ce vaste scandale mondial prend forme dès maintenant.

 

En attente d'autres études indépendantes, aucune conclusion ne peut être tirée.

 

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