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Le webzine de l'automobile allemande et son économie par La Relève.

Scandale Volkswagen

Scandale Volkswagen

Le scandale en 5 points :

 

1) Pourquoi Volkswagen est-elle accusée de tricherie ?

2) Qui a révélé la fraude ?

3) Comment VW a-t-elle pu tromper ces tests ?

4) Quelles sont les conséquences pour le groupe ?

5) Comment ont réagi les marchés ?

 

  • 1) Pourquoi Volkswagen est-elle accusée de tricherie ?

Ce qui est reproché au constructeur. Le constructeur allemand aurait équipé ses modèles diesel d'un logiciel capable de tromper les tests de mesure anti-pollution des autorités. C'est-à-dire de leur faire croire qu'un modèle était moins polluant que ce qu'il n'était en réalité. Cela constitue une violation du Clean Air Act, la loi sur l'air propre, en vigueur aux Etats-Unis. «Utiliser un appareil pour échapper aux règles visant à garantir un air propre est illégal et constitue une menace pour la santé publique», a tonné Cynthia Giles, une des responsables de l'Agence fédérale de protection de l'environnement (EPA), citée dans le communiqué de l'agence, parlant d'actes «très graves».

 

Un logiciel étudié pour la triche. Le logiciel déclenche un mécanisme interne de limitation des gaz polluants permettant au véhicule de passer le test sans encombre et de se voir décerner un certificat de bonne conduite écologique. Une fois le test fini, le mécanisme anti-pollution se désactive et le véhicule libère alors davantage de gaz polluants, et notamment du dioxyde d'azote ou Nox, lié à de graves maladies respiratoires dont l'asthme.

 

Pas d'impact sur la sécurité. L'agence EPA a bien précisé dans son communiqué que cette tricherie n'avait aucun effet sur la sûreté des voitures concernées.

 

Les véhicules concernés. Cinq modèles appartenant à Volkswagen sont dans le collimateur des autorités. L'EPA a ainsi incriminé les Golf, Jetta, Passat, Beetle et Audi A3 fabriqués entre 2009 et 2015 (2014-2015 pour la Passat), pour un total de 480.000 véhicules touchés aux Etats-Unis. Mardi, coup de tonnerre: le constructeur annonce que plus de 11 millions de véhicules dans le monde sont équipés du fameux logiciel de trucage.

  • 2) Qui a révélé la fraude ?

L'université de Virginie-Occidentale. Le professeur Gregory J. Thompson, qui anime le Centre pour les émissions, les moteurs et les carburants alternatifs, dans cette université, a effectué une série de tests pour mesurer les polluants émis par les moteurs de certaines voitures, dont deux Volkswagen, en conditions d'utilisation réelle. Début 2014, les résultats tombent: la différence entre les données publiées par le constructeur et les mesures effectuées sont énormes.

L'International Council of Clean Transportation (ICCT). C'est à la requête de cette ONG opérant dans les transports écologiques que les tests ont été conduits. Elle convainc l'EPA de lancer une enquête... qui conduira les autorités à découvrir le fameux logiciel de trucage.

  • 3) Comment VW a-t-elle pu tromper ces tests ?

Pour contourner les normes antipollution, Volkswagen a modifié son calculateur moteur, c’est-à-dire son « cerveau ». Ce dernier a été programmé pour réduire les émissions de gaz polluant du véhicule, mais uniquement lorsque la voiture était soumise aux conditions spécifiques des tests de l’administration américaine qui sont prévisibles.

Ce procédé soulève de nombreuses questions éthiques, alors que de plus en plus de véhicules grand public embarquent des logiciels sophistiqués. Ce type de fraude n’aurait, en réalité, pas pu être détecté par un contrôle classique, le fonctionnement des programmes équipant les voitures relevant du secret industriel.

>> Lire notre article : Comment Volkswagen a-t-elle pu tromper les tests ?

  • 4) Quelles sont les conséquences pour le groupe ?

Quelques jours après que Volkswagen a reconnu la fraude, son patron, Martin Winterkorn, a annoncé sa démission, mercredi 23 septembre. A la tête de l’entreprise depuis 2007, il a été remplacé, vendredi 25 septembre, par Matthias Müller, 62 ans, le patron des voitures sportives Porsche.

L’entreprise a perdu plus de 35 % de sa capitalisation boursière entre le lundi 21 et mardi 23 septembre. Ce scandale survient alors que groupe fait face à de sérieuses difficultés. En huit ans, le mastodonte allemand était certes parvenu à multiplier par deux le nombre de voitures vendues, le chiffre d’affaires, le nombre de salariés et le nombre d’usines, se hissant en juillet 2015 au rang de premier constructeur mondial, devant le japonais Toyota. Mais cette expansion rapide l’a également exposé : selon les marques, la marge du constructeur pouvait être très faible, notamment en ce qui concerne les Volkswagen.

Au titre de la violation du Clean Air Act, le constructeur risque aux Etats-Unis une amende de 37.500 dollars par véhicule, soit une facture de totale de 18 milliards de dollars pour les véhicules concernés outre-Atlantique.

Le marché chinois, qui portait jusqu’alors le constructeur, commence à montrer des signes d’essoufflement. Au point que le total des ventes du groupe, au niveau mondial, est en repli. Outre l’importante amende qui pèse sur le groupe, la fraude risque de sérieusement compromettre le plan stratégique qui était en préparation.

Toyota a ravi la place de numéro 1 à Volkswagen (depuis le 26/10/2015), alors qu'au premier semestre, l'Allemand avait ravi la place de leader mondial à Toyota, qui l'occupait depuis 2012. Bien que le groupe écrase la concurrence en Europe, sa situation est loin d'être suffisamment stable pour lui éviter de vaciller sous le poids du scandale. Le ralentissement de l'économie chinoise, un marché-clé pour le constructeur, fait planer des craintes sur ses prochains résultats.

>> Lire notre article : Toyota redevient leader mondial après le scandale

  • 5) Comment ont réagi les marchés ?

Volkswagen perd le tiers de sa valeur en Bourse. Le titre a perdu près de 30% de son cours à la Bourse de Francfort en trois jours. Ce sont donc plus de 22 milliards d'euros qui se sont envolés. Au cours actuel, la capitalisation boursière du groupe est en effet tombée à 50 milliards d'euros.

>> Lire notre article : VW dans le rouge à cause du scandale

 

Tout le secteur automobile fragilisé. Victimes collatérales du scandale, les autres constructeurs européens et notamment ceux qui misent gros sur le diesel, ont subi les craintes des investisseurs. Peugeot chute de plus de 9% en l'espace d'une semaine et Renault abandonne 8%. La chute des plus grandes valeurs automobiles pèse aussi sur le CAC 40 qui perdait plus de 2,5% mardi matin.

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